Rien à signaler

En-dehors du nombre restreint des préposées aux travaux du monde de l’art, on se rend compte des difficultés que la contemporanéité rencontre dans la formation d’un consensus plus large que celui auquel nous sommes habitués à adhérer. Au lieu de représenter un handicap, ceci semble souvent stimuler les jeunes artistes. Tant au sein du système de l’art lui-même que dans la société, il existe des hiérarchies d’appartenance et d’opérativité, des stratégies tentant d’instaurer des jugements de valeur qui se traduisent pas un scepticisme mal masqué à l’égard des activités des jeunes artistes. Il est important que les artistes eux-mêmes sachent ce qu’ils veulent. Le principal est qu’il y ait des espaces où le dire, des espaces oú opérerent des personnes habituées à cohabiter avec le monde de l’expérimentation. Là où de tels espaces n’existent pas, il devient nécessaire de les créer.
Rien à signaler est une exposition de jeunes artistes qui n’entend pas être une banale liste de noms. Les galeries ont beaucoup oeuvré des dernières années à promouvoir l’art, mais trop souvent nous assistons à la tentative d’offrir de l’information en la prenant pour de la communication. Sur ce plan, il y a peu à signaler, si ce n’est la tangibilité d’un lie affecté à la recherche et à l’évidence de nombreux work in progress. (…) L’art comme volonté d’exprimer la structure de la perception des temps, et pas uniquement des théories et une gestualité temporaires, est politique dans son essence lorsqu’il accepte la crise comme risque nécéssaire et assume pour lui-même l’indispensable responsabilité de réinventer l’avenir et d’enrichir le présent. L’art a quelque chose à signaler lorsqu’il montre, dans l’urgence, ses raisons d’être, lorsqu’il démontre les incertitudes de l’avenir. Ce parcours parallèle – et non simulateur – entend alors sauvegarder des valeurs telles que la solidarité, la fragilité de l’environnement, la communauté, la liberté de pensée, la participation démocratique et active aux différents aspects de la vie sociale. L’art aura tout à signaler seulement s’il se confirme comme étant ce lieu sain où continuer à expérimenter tous les possibles comme forme de connaissance.
– extrait tiré de Gianni Romano, “Editorial”, in Rien à signaler, Genève : Galerie Analix B & L Polla, 1994, pp. 3-4

Text: Romano Gianni. cm 21×30; pp. 96; COL and BW; staple binding. Publisher: Galerie Analix, Genève, 1994.

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Product Description

En-dehors du nombre restreint des préposées aux travaux du monde de l’art, on se rend compte des difficultés que la contemporanéité rencontre dans la formation d’un consensus plus large que celui auquel nous sommes habitués à adhérer. Au lieu de représenter un handicap, ceci semble souvent stimuler les jeunes artistes. Tant au sein du système de l’art lui-même que dans la société, il existe des hiérarchies d’appartenance et d’opérativité, des stratégies tentant d’instaurer des jugements de valeur qui se traduisent pas un scepticisme mal masqué à l’égard des activités des jeunes artistes. Il est important que les artistes eux-mêmes sachent ce qu’ils veulent. Le principal est qu’il y ait des espaces où le dire, des espaces oú opérerent des personnes habituées à cohabiter avec le monde de l’expérimentation. Là où de tels espaces n’existent pas, il devient nécessaire de les créer.
Rien à signaler est une exposition de jeunes artistes qui n’entend pas être une banale liste de noms. Les galeries ont beaucoup oeuvré des dernières années à promouvoir l’art, mais trop souvent nous assistons à la tentative d’offrir de l’information en la prenant pour de la communication. Sur ce plan, il y a peu à signaler, si ce n’est la tangibilité d’un lie affecté à la recherche et à l’évidence de nombreux work in progress. (…) L’art comme volonté d’exprimer la structure de la perception des temps, et pas uniquement des théories et une gestualité temporaires, est politique dans son essence lorsqu’il accepte la crise comme risque nécéssaire et assume pour lui-même l’indispensable responsabilité de réinventer l’avenir et d’enrichir le présent. L’art a quelque chose à signaler lorsqu’il montre, dans l’urgence, ses raisons d’être, lorsqu’il démontre les incertitudes de l’avenir. Ce parcours parallèle – et non simulateur – entend alors sauvegarder des valeurs telles que la solidarité, la fragilité de l’environnement, la communauté, la liberté de pensée, la participation démocratique et active aux différents aspects de la vie sociale. L’art aura tout à signaler seulement s’il se confirme comme étant ce lieu sain où continuer à expérimenter tous les possibles comme forme de connaissance.
– extrait tiré de Gianni Romano, “Editorial”, in Rien à signaler, Genève : Galerie Analix B & L Polla, 1994, pp. 3-4

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